Simon Gauvry s’est volontiers glissé en janvier 2021 dans la fonction de directeur QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement) France et Maghreb du commissionnaire de transport Kuehne+Nagel. « J’ai démarré ma carrière en 2004 en alternance chez Schneider Electric comme QSE Project Manager à la fin de mon cursus de master 2 Consulting, Engineering & Management à l’IAE Lyon School of Management », observe-t-il. En 2009, le groupe Norbert Dentressangle, transporteur drômois de référence, racheté par l’américain XPO Logistics en 2015, fait appel à ses compétences en matière de prévention des risques industriels. « J’ai intégré le commissionnaire de transport suisse Kuehne+Nagel en 2017. D’abord sur une mission transverse, en charge de structurer l’organisation santé sécurité et audit de la division route France. Puis, en janvier 2021, au poste de directeur QHSE France et Maghreb. » Chez le commissionnaire, l’acronyme QHSE implique une organisation structurée autour de six départements, lesquels constituent des pôles d’expertises : qualité, environnement, RSE, santé et sécurité, sûreté et un département risk management. Une centaine de collaborateurs travaillent sous l’égide de Simon Gauvry. Le recrutement d’un risk manager en 2022, issu de l’industrie nucléaire, consolide la stratégie d’expertise du commissionnaire de transport. « Le secteur du nucléaire est une référence en matière d’analyse et de gestion des risques. C’est ce qui a motivé le choix d’un tel profil pour le poste de risk manager », confesse-t-il. Simon Gauvry planche sur une approche structurée pour chacune des quatre business unit métiers : le fret aérien, le fret maritime, la logistique contractuelle et le mode routier. « Pour chaque business unit, nous possédons des unités fonctionnelles. Au sein de la direction QHSE, on retrouve le juridique, la finance, le commerce, les RH. » L’enjeu est de cartographier les risques de chacune des unités fonctionnelles et des quatre BU. « Pour chaque risque identifié, nous réalisons une évaluation de son occurrence et de sa gravité. La mission est d’identifier nos risques critiques et de les piloter via des plans d’action dédiés. » Un comité des risques, composé de l’équipe de direction de Kuehne+Nagel France et Maghreb – Guillaume Péard en est le président – se réunit deux fois par an. L’ambition est d’achever cette cartographie des risques d’ici la fin de l’année.

Supply chain et cyber

À l’évidence, le risque supply chain est présent partout et demeure hétérogène. « Nous avons été victime d’un incendie sur notre site de Villefranche-sur-Saône en juillet 2019, rappelle Simon Gauvry. Une gestion de crise immédiate a permis de redémarrer l’activité dès juillet 2020. » Depuis, le risque cyber est devenu prégnant. Simon Gauvry a donc renforcé l’équipe IT en recrutant un spécialiste de la sécurité informatique : « Je m’entoure d’experts. Le patron de la business unit fret maritime se doit d’être expert sur les risques du transport maritime. Le transport de marchandises dangereuses sur un porte-conteneur est un vrai sujet dans ma direction. Nous avons une maturité sur le vol de fret avec une équipe d’enquêteurs. Nos équipes savent dimensionner des systèmes de sûreté à la demande. Les cibles des réseaux criminels sont les mêmes : le camion et l’entrepôt. » Dans cet esprit, posséder un courtier interne, Nacora assurances, filiale du groupe Kuehne+Nagel, permet d’internaliser l’expertise et de garantir une fluidité. « Nous avons de facto un niveau de conseil interne plus élevé et un taux de disponibilité plus important, résume Simon Gauvry. En cas de sinistre, le groupe est adossé à des compagnies d’assurance. Le délai est extrêmement court entre le sinistre et les premières indemnisations. » Avoir une vue des risques à 360 degrés et prendre de la hauteur, c’est le mantra de cet amateur de montagne, adepte de course à pied.