Le climat a une incidence sur le moral des investisseurs. Ce que confirme Marine Charbonnier, directrice du département financement des risques de Gras Savoye, pour qui le climat est présent dans les discours des dirigeants depuis longtemps, notamment dans les loisirs et la distribution. Il est souvent mentionné dans les rapports annuels, spécifiquement lorsque son impact a été négatif. Gras Savoye préconise, en complément de la couverture des impacts météo sur l'activité, l'utilisation par le marketing du climat en tant qu'effet de levier sur les ventes.
La météo est intégrée intuitivement par les analystes financiers depuis longtemps. Après avoir été affectée début 2003 par un profit warning, l'action Heineken NV, cotée à Amsterdam, a été sauvée par la canicule : son cours a en effet bondi de 31 % entre février et septembre 2003.
Au début des années 2000, Didier Marteau, professeur à l'ESCP, a démontré dans une étude portant sur 112 entreprises du second marché, sur une période de cinq années, que si l'indice de marché explique la performance des actions étudiées dans 63,4 % des cas, la température devient la principale variable explicative dans 13,4 % des cas. Une incidence plus forte que l'inflation (6,3 %) ou le taux de change (3,6 %). Face à un constat d'impuissance, une société cotée en Bourse pourrait avoir intérêt vis-à-vis de la communauté financière à chercher une parade (produits dérivés, obligations catastrophe) pour atténuer l'impact du climat sur son activité et sa rentabilité, afin de présenter des résultats moins volatils. Ce mouvement s'inscrit également dans une tendance forte de plus grande transparence.