L’assurance construction navigue en eaux troubles en 2023 du fait de la hausse continue du coût des sinistres et de la crise du logement neuf, laquelle fragilise la situation financière des entreprises du BTP et donc potentiellement la matière assurable.
« En 2023, l’activité bâtiment s’afficherait encore en croissance, bien que très modeste à 0,7 % grâce à un bon niveau de commande fin 2022. Toutefois, le logement neuf entrerait en crise à -2,6 % compte tenu d’une forte baisse de près de 10 % des mises en chantier. La situation financière des entreprises demeure un sujet d’inquiétude, avec des trésoreries qui continueraient à se fragiliser, et par voie de conséquence, des défaillances plus nombreuses », s’inquiétait la Fédération française du bâtiment (FFB) dans une note publiée en décembre. Une situation qui inquiète forcément les assureurs. Frédéric Gachignard, directeur construction de QBE France, évoque un effet ciseau : « Les porteurs de risques subissent à la fois une dégradation de leur résultat technique, du fait de la hausse du coût des sinistres liée à l’inflation qui les obligent à revoir les provisions constituées, et la baisse de la matière assurable, due notamment aux difficultés d’accès au crédit et à la baisse des autorisations de mise en chantier. » D’autant que le coût des sinistres continue de s’envoler (+50 % en valeur entre 2012 et 2021 selon France assureurs), sous l’effet de trois facteurs explique Grégory Kron, directeur général adjoint du groupe SMA BTP (leader de la branche avec près de 30 % de parts de marché), en charge de l’assurance IARD, et président du comité construction de France assureurs : « Il y a d’abor...