Le marché des dérivés climatiques, qui indemnise les entreprises de la perte de chiffre d'affaires due aux aléas de la météo, est en plein essor. Et sa clientèle se diversifie.
Journaliste
La souscription d'une assurance climatique pourrait permettre à des Etats fragiles de subventionner les prix des denrées alimentaires, qui s'envolent rapidement dès qu'un sinistre d'ampleur frappe l'agriculture d'un pays. Et peut-être ainsi d'éviter les "émeutes de la faim". En dehors de la sécurité alimentaire, la même prudence peut se décliner chez les commerçants, spécialistes du textile ou bars avec terrasse, dont les ventes sont fonction de l'ensoleillement. Pourtant, les caprices de la météo sont trop souvent vécus comme une fatalité.
Face à ce constat, certains chercheurs se sont penchés sur la question et ont démontré que 30 % du PIB d'une économie développée sont directement "météo-sensibles", et même 70 % en tenant compte des effets indirects. Température, précipitations, vent, débit des cours d'eau... Autant de variables qui jouent sur l'économie. La connaissance précise, et non plus intuitive, de leurs incidences a permis à différents intervenants, dont les assureurs, d'apporter des couvertures spécifiques aux "entreprises météo-sensibles".
Le rôle des risk managers
Réfléchir aux aléas climatiques s'intègre dans une démarche saine de risk management. Selon Jean-Louis Bertrand, professeur titulaire de la chaire "banque et gestion des risques" à l'Essca, consultant pour Metnext (société de gestion opérationnelle des risques météo-climatiques), il s'agit d'un mouvement de fond : « Après les comités d'audit, et les comités de risques, la tendance est aux comités de "performance" qui s'intéressent de plus en plus à l'incidence de la météo sur le chiffre d'affaires et la rentabilité. »