Marquée par la volatilité des prix des denrées et une sinistralité forte, l'assurance des agriculteurs est un marché de spécialistes, difficile à pénétrer. Mais les compagnies et mutuelles y voient aussi un domaine à défricher.
Journaliste
Assurances des véhicules, des matériels, des bâtiments, des cultures, du cheptel, des risques climatiques, des prêts, assurance vie, prévoyance, retraite... « Le marché de l'assurance agricole est hétérogène et protéiforme », indique Frédéric Gudin du Pavillon, responsable entreprise agricole à la FFSA. Les agriculteurs ont en effet des besoins importants d'assurance, qui ont évolué au fil du temps, avec la modernisation du secteur (sophistication du matériel), l'émergence de risques nouveaux, liés notamment à l'environnement... et la réglementation. « On sort d'un marché agricole sécurisé et accompagné dans ses résultats par la Politique agricole commune, pour aller vers un marché qui se libéralise, mais avec une sensibilité beaucoup plus forte au risque », souligne Stéphane Gin, directeur assurance agricole et professionnelle chez Groupama.
Dans le même temps, le paysage agricole lui-même se transforme. Les petites fermes familiales laissent de plus en plus fréquemment la place à de grandes exploitations, souvent gérées en sociétés. Le nombre global des exploitations diminue ainsi d'environ 2 à 3 % par an, principalement pour cessations d'activité et regroupements. Pour faire face à la baisse des subventions directes liées au prix de vente des denrées alimentaires, les exploitations, confrontées à une baisse de leurs revenus, se regroupent, concentrent leurs moyens et investissent dans des travaux ou des technologies modernes. Ce phénomène conduit à une concentration des...