Fonds en euros

Baisse générale des taux de rendement 2010

Publié le 1 février 2011 à 6h00    Mis à jour le 8 mars 2016 à 14h27

Anne Vathaire

Anne Vathaire

Les rendements des fonds en euros confirment, en 2010, la tendance baissière de ces dernières années. En effet, ils se situent, pour la plupart, sous la barre des 4 %. Le taux de l'Afer, longtemps étalon à la profession, accuse ainsi la baisse la plus forte de son existence : - 0,60 point, à 3,52 %.

D'après l'ensemble des taux servis, il apparaît que le rendement moyen, de 3,7 % en 2009, devrait évoluer entre 3,20 % et 3,40 % en 2010. Cette forte érosion est logiquement attribuée au niveau extrêmement bas des taux d'intérêt des obligations, matière première des actifs des fonds en euros des assureurs, qui n'ont pas décollé des 3 %, suite à l'injection massive de liquidités par les banques centrales.

La faute à la crise

Par ailleurs, conséquence de la crise financière, les épargnants se sont tournés massivement vers les fonds en euros, négligeant les unités de compte (UC), considérées comme plus risquées. Cette collecte soutenue en 2010 a contribué à amplifier la dilution. A cela s'est ajoutée l'arrivée à échéance d'anciennes obligations au taux plus rémunérateur, qui a compliqué la tâche des assureurs. Ils ont donc dû procéder à des réinvestissements à moins bon compte, obérant les capacités de rendement pour le futur. Gérard Bekerman, président de l'Afer, en annonçant le niveau de son taux, a tenu à faire remarquer qu'il s'agissait d'« un taux juste, qui tient compte des réalités du marché. Je ne connais pas beaucoup de paquebot de 40 Md€, qui donneront du 3,52 % cette année. L'Afer fait ce qu'elle peut avec ce qu'elle a ». L'association distribue en effet 100 % de ses bénéfices à ses adhérents, sans utiliser, pour lisser les rendements, de provision pour participation aux excédents, qu'elle a créée il y a deux ans, mais jamais encore dotée. C'est ainsi que certains opérateurs, dont les encours sont moins élevés, parviennent encore à servir un taux supérieur : Apicil assurances (4,02 %), BforBank (4,30 %), groupe Pasteur mutualité (4 %), Le Conservateur (4 % et 4,25 %), Maaf (4,11 %), MACSF (4,05 %), SMAvie BTP (4,03 %).

Dans ce contexte, les assureurs vont devoir redonner confiance à leurs clients et les convaincre d'investir dans les UC, plus rémunératrices sur le long terme. C'est la stratégie développée par Gilles Ulrich, DG du Conservateur : « Même si les fonds en euros ne produiront plus les rendements passés, il ne faut pas pour autant les négliger. Une bonne allocation d'actifs doit encore comporter une part de fonds en euros, mais également des UC permettant de compenser leur baisse et d'obtenir un rendement global favorable pour l'investisseur. » Le contrat phare du Conservateur, le multisupport Helios sélection, qui affiche un taux de 4,25 %, a profité des amplitudes des marchés et réalisé des plus-values sur les actions, qui ont contribué pour 0,25 % à ce taux.

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