Ressources humaines

Les négociations s’ouvrent entre direction et représentants des salariés de la Mutualité française

Publié le 9 mars 2023 à 8h45

Juliette Lerond-Dupuy    Temps de lecture 3 minutes

Les représentants du personnel de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) demandent le retrait du plan de sauvegarde de l'emploi annoncé par la direction.

Les discussions se sont ouvertes ce lundi 6 mars entre la Mutualité française et les élus du CSE, vent debout contre ce qu’ils considèrent comme un grand écart entre les paroles et les actes. Alors que la Mutualité présentait en février son Observatoire 2022 « Santé au travail » et des propositions, les élus ont dénoncé « un antagonisme entre les valeurs affichées et les pratique internes qui est insupportable ». « Nous faisons face en interne à de multiples risques psychosociaux depuis des années. Ce plan social est la goutte de trop », alerte un représentant du personnel.

Pour rappel, la direction de la FNMF annonçait mardi 14 février dernier procéder à un plan de départs volontaires complété par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), avec l’objectif de supprimer 62 postes d’ici juillet 2023, soit plus de 25 % de l’effectif. Une première pour la fédération. Pour expliquer cette lourde décision, la FNMF aurait invoqué « une baisse de la cotisation fédérale », acquittée par les organismes mutualistes adhérents.

Consulté sur l’orientation stratégique de la FNMF, le CSE s'alarme depuis 2013 de cette baisse de ressources. « Cela fait des années que nous alertons sur la gestion de la fédération et la trajectoire baissière des cotisations, votées par le conseil d’administration. Chaque année, nous avons rendu un avis négatif sur le choix de baisser les ressources tout en maintenant le même rythme de dépenses », poursuit ce représentant.

Une opération jugée précipitée

Cette annonce s'inscrit en rupture avec le projet initial selon cette même source. Voté le 8 décembre 2022 par le conseil d’administration, le projet de départ fixait en effet un délai plus souple pour un retour à l’équilibre et une diminution progressive des emplois à l'horizon 2027. « Réorganiser une entreprise en quatre mois au lieu de le faire en quatre ans est particulièrement violent et laisse trop peu de temps aux employés pour mûrir un projet de reconversion professionnelle », poursuit ce représentant du personnel.

Interrogée sur le sujet en marge de la présentation de l’Observatoire de la santé au travail, Séverine Salgado, directrice générale de la Mutualité française, indique avoir effectivement annoncé un projet de transformation. « Il s’agit de la traduction du projet d’entreprise de la fédération, qui comporte un volet stratégique avec trois axes pour répondre aux besoins de nos mutuelles et groupements adhérents. Ce volet porte nos engagements de retour à l’équilibre et s’accompagne d’un plan de départ volontaire en premier lieu », explique-t-elle. Elle souligne également que « le plan de départ volontaire et le plan de sauvegarde de l’emploi sont des procédures très encadrées » et que « tout sera mis en œuvre pour accompagner aux mieux les salariés ».

Les membres du CSE, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC et Sud Mutualité ont été reçus ce lundi par Séverine Salgado et ont appelé au retrait du PSE. Mais la suite des négociations devrait porter sur l’aménagement du calendrier de sa mise en œuvre et les indemnités de départ. La prochaine réunion se tiendra le mardi 14 mars. 

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