Il est des gens qui ne rentrent dans aucune case. Patricia Naudan est de ceux-là. Du haut de ses 53 ans, avec son élégance naturelle, elle a cette particularité de ne jamais être là où on l’attend. La preuve en est avec sa nomination fin février à la direction dommages du courtier Gras Savoye Willis Towers Watson, après vingt-cinq ans passés chez les assureurs et notamment chez Axa Art où elle était devenue en seulement quatre ans la papesse de l’assurance Fine Art.

Cette insatiabilité de la découverte ne date pas d’hier. On la prédestinait à un parcours scientifique limpide : Math Sup, Math Spé puis Ecole supérieure de chimie physique électronique de Lyon. En parallèle, elle relevait le défi du concours général de philosophie ! Si elle intègre une école d’ingénieur, ce n’est pas pour se pencher sur un sujet prédestiné, telle la chimie simple et formelle. Elle emprunte une voie de traverse : son projet de fin d’étude porte sur la propriété intellectuelle. Son sourire affable et ses yeux pétillants sont à l’image d’une carrière virevoltante animée d’une approche encyclopédique. « Curieuse de nature, j’ai une folle envie d’apprendre et de me lancer des défis », confie l’intéressée. Côté défi, celle qui a accueilli son troisième enfant après six ans passés à barouder d’un bout à l’autre de la France dans les méandres de son tissu industriel en tant qu’ingénieur préventionniste chez UAP sait de quoi elle parle : « Je suis facilement attirée par ce que je ne suis pas, ce que je ne sais pas. C’est probablement ce trait de caractère qui m’a poussée tout au long de ma carrière à aller vers des matières différentes en assurance. »