Les renouvellements annuels des conditions de (ré)asssurance des P&I Clubs, ces mutuelles d’assurance réunissant la quasi-totalité des armateurs à travers la planète, ont connu une accalmie en février dernier après cinq ans de hausse des primes dans un marché en recherche d’opportunités commerciales. Mais fin mars, le sinistre de Baltimore est venu rebattre les cartes, et l’ampleur de l’événement est telle qu’il est susceptible de renverser la table de l’assurance du transport maritime international.
Les renouvellements 2024 des P&I Clubs de l’International Group, qui se font traditionnellement le 20 février, ont permis aux courtiers de négocier des renouvellements avec des hausses modérées, voire à l’identique pour quelques comptes disposant de très bonnes statistiques. « On partait d’un point de départ plus raisonnable que les années précédentes pour les general increase – les augmentations générales annoncées étaient comprises entre 5 et 7,5 %, pour 6,45 % en moyenne – et les clubs n’ont pas totalement appliqué ces demandes », explique François Luigi, responsable de clientèle pour Filhet-Allard maritime. Un soulagement après plusieurs années tendues : les general increases allaient jusqu’à 10 % l’année dernière.
Mais les résultats des P&I étaient en nette amélioration en 2023, « ce qui a permis d’avoir des renouvellements plus calmes », complète François Luigi. « Les augmentations de primes importantes appliquées depuis cinq ans ont porté leurs fruits », signale Vanessa Toucas, cofondatrice de la filiale asiatique de Filhet-Allard maritime, Latitude brokers. Les P&I Clubs s’appuient également sur les bons résultats de leurs placements financiers et sur une accalmie du côté des pool claims et donc sur des conditions de réassurance orientées à la baisse. Après une forte hausse opérée en février 2022, déstabilisant le marché, l’International Group a obtenu une réduction de taux de 7,5 % sur la première couche de placement en réassurance lors de ses négociations de renouvellement avec Axa XL. Il n’y a pas eu d’exclusion cyber ou pandémie.