Frédéric Guez, président d’Assuréa

« Assuréa devient un véritable courtier multispécialiste »

Publié le 13 mai 2024 à 10h00

Louis Johen    Temps de lecture 4 minutes

Entretien avec Frédéric Guez, président d’Assuréa. Les courtiers grossistes Assuréa (spécialiste de l’emprunteur) et Wazari (spécialiste de l’auto et de la santé des particuliers) ont fusionné le 30 avril dernier. La nouvelle entité, qui conserve le nom d’Assuréa, se positionne comme un grossiste multispécialiste et veut étoffer sa gamme de produits.

Le groupe Meilleurtaux a choisi de rapprocher ses deux courtiers grossistes, Assuréa et Wazari, au sein d’une seule et même structure. Comment se déroule la fusion et qu'attendez-vous de ce rapprochement ?

La fusion se passe très bien. Assuréa et Wazari n’ont pas forcément la même culture, mais le projet est abordé avec beaucoup d’enthousiasme des deux côtés. Tant chez les collaborateurs – parce que nous ne sommes pas dans une logique de réduction des coûts – que des 2 000 courtiers Assuréa et des 2 000 courtiers Wazari, à qui nous allons pouvoir proposer plus de produits tout en améliorant notre force de frappe auprès des compagnies d’assurance. Avec un réseau doublé à 4 000 courtiers partenaires, nous voyons déjà de grosses opportunités, comme celle de faire de l’emprunteur en gestion déléguée avec les courtiers partenaires de Wazari. Une synergie qui s’applique également dans l’autre sens : les courtiers d’Assuréa, qui sont principalement des courtiers en crédits ou des conseillers en gestion de patrimoine, n’ont pas l’habitude de faire de l’auto et de la santé. Moyennant une commission d’apporteur en première année, ils vont donc nous donner des leads que nous allons transformer derrière. C’est un service supplémentaire pour permettre à tous les courtiers de répondre à des demandes sur lesquelles ils n’ont pas forcément d’expertise ou de temps disponible. La deuxième synergie concerne les nouveaux produits et l’élargissement de notre gamme. Assuréa devient un véritable courtier multispécialiste : au quatrième trimestre, nous allons proposer de la MRH et de la prévoyance, qui correspondent à une demande de l’ensemble des courtiers de notre réseau.

Avez-vous identifié les porteurs de risques de ces nouveaux produits ?

Nous voulons travailler avec des compagnies qui nous accompagnent au moins sur deux lignes de produits. Nous avançons donc en prévoyance et en MRH avec les partenaires stratégiques qui nous suivent déjà en auto, en santé et en emprunteur. On peut citer des groupes comme Allianz, Société générale assurances, Generali, CNP assurances ou Harmonie mutuelle. Des discussions avec d’autres compagnies sont également en cours.

Quel bilan tirez-vous de l’activité d’Assuréa en 2023 ? Un an et demi après la loi Lemoine, mais dans un contexte de crise immobilière, comment le marché de l’emprunteur s’est-il comporté ?

Nous voyons un ralentissement généralisé depuis le début de l’année et un marché clairement en baisse. Nous sommes également en baisse, avec un volume de 30 000 affaires en 2023 contre 34 000 en 2022. Le premier trimestre de l’an dernier avait continué d’être dopé par la RIA (résiliation infra-annuelle) et la loi Lemoine mais nous sentons que le stock de personnes qui ont succombé au buzz de l’époque se rétrécit. La RIA fonctionne surtout avec des clients « frais » et comme il y a eu très peu de nouveaux crédits réalisés ces dix-huit derniers mois, les populations se renouvellent moins.

Nous observons cependant un redémarrage récent des assurances de nouveaux crédits. L’an passé, nous étions à 70 % de RIA et 30 % d’assurance en délégation sur les nouveaux crédits. Nous sommes passés à 40 % de part de production sur les nouveaux crédits et nous pensons que cela peut s’accentuer. C’est un impact que nous devrions ressentir en septembre, avec un redémarrage qui pourrait être fort.

Quel bilan tirez-vous de l’exercice 2023 pour Wazari ?

L’année Wazari a été coupée en deux. La première partie de l’année a été très bonne sur l’auto, où nous avons fait beaucoup de business sur le marché des jeunes conducteurs et des sans antécédents. Les conditions de marché pour les grossistes se sont ensuite durcies avec des assureurs qui ont réduit les champs de souscription et augmenté leurs prix. C’est donc une année en demi-teinte sur l’auto, malgré tout en croissance par rapport à 2022.

La dynamique a été assez similaire en santé avec un bon développement en début d’année, qui s’est ensuite ralentie du fait de la hausse des tarifs des compagnies pour absorber les transferts de charges de la Sécurité sociale.

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