L’énorme potentiel de croissance du marché de l’assurance en Afrique suscite bien des convoitises. Les courtiers locaux et étrangers cherchent à y développer leur savoir-faire grâce à la technologie et à l’innovation. Enquête sur un secteur en phase de maturation.
Avec une population de 1,3 milliard d’habitants, un âge médian de 19 ans, plus de 60 % des terres arables mondiales, d’importantes réserves d’hydrocarbures et de gaz, ainsi que des exploitations minières actives, le continent africain se profile comme un terreau fertile pour l’expansion économique. La croissance économique du continent est de 3,1 % cette année (1). Selon les projections, d’ici 2050, le PIB par habitant atteindra 8 850 $, marquant une progression impressionnante de 276,6 % par rapport à 2016. « C’est là où il faut se développer », déclare Krishen Patten, directeur des risques chez Axys, un groupe de services financiers basé à Maurice, présent dans la banque, la gestion d’actifs et l’assurance en Afrique.
Le marché de l’assurance sur ce continent se révèle particulièrement attrayant, affichant un taux de croissance annuel moyen de 7,1 %, soit deux fois celui de l’Amérique du Nord et trois fois celui de l’Europe, surpassant même les 6 % de l’Asie. Selon le cabinet d’étude de marché IMARC Services Private Limited, la taille du marché de l’assurance en Afrique était évaluée à 81,6 Md$ en 2022. Ce marché devrait avoisiner les 124 Md$ d’ici 2028. Néanmoins, il est indéniable que le point de départ est très bas, avec un taux de pénétration de l’assurance (2) à peine supérieur à 1 %. Selon le Swiss Re Institute, les primes d’assurance émises en Afrique ne représentent que 1,1 % du marché mondial de l’assurance, comparé à 44,2 % pour l’Amérique du Nord, 28 % pour l’Europe et 13,5 % pour l’Asie-Pacifique. Cette immaturité du marché africain de l’assurance révèle un potentiel de croissance considérable.