Avec un coût cumulé de 43 Md€ à l’horizon 2050, la sécheresse s’inscrit au rang des périls les plus dynamiques des risques climatiques majeurs. Alors que la sinistralité 2022 a battu tous les records au sortir de l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, le poids financier croissant du phénomène de retrait-gonflement des argiles nourrit les réflexions sur la sinistralité et l’équilibre du régime Cat Nat. Une équation qu’assureurs, experts et pouvoirs publics veulent aussi résoudre en favorisant l’effort de prévention, passage obligé de l’assurabilité du risque.
2,9 Md€ ! C’est le coût attendu par l’assurance au titre de la sécheresse et du phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) pour 2022. Un montant inédit qui enfoncerait le record de 2003 à 2,1 Md€. Le 3 mai dernier, le Journal officiel publiait une première liste de 3 470 communes reconnues en état de catastrophe naturelle pour des dommages causés l’an passé par des mouvements de sols argileux. Et du côté des experts et des assureurs, on s’attend à une activité particulièrement intense en matière de gestion des sinistres. Au sein du cabinet d’expertise Saretec, 25 000 missions d’expertise sécheresse devraient venir occuper les équipes, contre 2 000 l’an passé. « La sécheresse est un risque climatique de grande ampleur, mais qui arrive en retard du fait du décalage lié à la parution des arrêtés Cat Nat. Nous voyons bien qu’il s’est passé quelque chose en 2022 », décrit Jean-Vincent Raymondis, PDG du groupe. Chez Covéa, numéro un de l’assurance habitation en France, les trois marques du groupe (Maaf, MMA et GMF) tablent sur un afflux de plus de 30 000 dossiers. « Ce sont des dossiers complexes qui vont mobiliser nos équipes pendant plusieurs mois, voire plusieurs années », indique le groupe. Des sinistres pour lesquels il est particulièrement difficile d’établir le lien de cause à effet. « Au contraire de la grêle et de l’inondation, où les choses sont assez évidentes, les fissures liées à ...