Après deux exercices marqués par une baisse drastique des défaillances d’entreprises, les assureurs-crédit se préparent à un regain de sinistralité en 2023, dans un contexte marqué par l’inflation, les menaces de récession et la fin des dispositifs de soutien de l’État.
Avis de gros temps pour les assureurs-crédit ! Après des exercices 2021 et 2022 exceptionnels tant en termes de croissance (+6 % pour Allianz Trade, +8,7 % pour Atradius, et +8,1 % pour Coface sur l’exercice 2021)*, que de résultats techniques, du fait notamment des soutiens massifs aux entreprises en France et en Europe, les perspectives sont moins optimistes pour 2023. En cause, la recrudescence des défaillances d’entreprises, en hausse de 69 % sur le T3 2022 en France (8 950 ouvertures de procédure, contre 5 311 procédures sur la même période en 2021). Au total, le nombre de défaillance d’entreprises en France devrait dépasser la barre des 40 000 à l’issue de l’exercice 2022 (43 000 défaillances sont attendues d’après les estimations de la recherche sectorielle d’Allianz Trade). Des chiffres bien supérieurs à ceux observés en 2020 (32 000 défaillances), et surtout en 2021 (28 000 défaillances), mais encore inférieurs aux niveaux de 2019 (près de 55 000 défaillances). Si la hausse des défaillances touche globalement tous les secteurs économiques, certains en pâtissent davantage, à l’instar de la restauration (+150 % au T3 2022), le commerce de détail (+103 %), la construction (+55 %) ou encore le transport et la logistique (+62 %). Une hausse qui a forcément des conséquences sur la sinistralité des assureurs-crédit, comme l’affirme Christophe Cherry, directeur régional Atradius France-Belgique-Luxembourg : «...