Adrien Couret, directeur général d’Aéma groupe

« Aéma s'engage pour l’accessibilité de la protection au plus grand nombre »

Publié le 9 février 2023 à 9h00

Nessim Ben Gharbia et Stéphane Tuffery    Temps de lecture 4 minutes

Le dirigeant revient sur l'ADN et les valeurs portées par Aéma groupe et expose sa vision quant au péril sécheresse (retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro de février de La Tribune de l’assurance).

Quel est l’ADN d’Aéma groupe deux ans après sa création ?

L’enjeu a d’abord été de faire émerger Aéma groupe comme un acteur engagé capable de prendre des positions fortes dans son environnement de marché. 2021 aura été une année de lancement, d’installation et de premières concrétisations. L’année 2022 aura permis de prouver notre solidité économique et financière et notre capacité à faire bouger les lignes du secteur. Par exemple sur la libéralisation de l’emprunteur et l’augmentation du pouvoir d’achat, un combat historique pour le groupe qui s’est très fortement impliqué sur le sujet aux côtés d’autres acteurs du secteur. Mais aussi, sur les sujets des réformes de l’assurance récolte et du régime Cat Nat. À chaque fois, Aéma groupe s’est engagé activement pour défendre l’accessibilité de la protection au plus grand nombre. Enfin, nous avons clôturé l’année avec l’affirmation de notre identité d’assureur responsable en nous positionnant avec Ofi Invest comme leader de l’investissement responsable et en renforçant notre stratégie en faveur du climat. Nous avons ainsi rejoint officiellement la Net Zero Asset Owner Alliance (NZAOA), l’initiative Finance for Biodiversity Pledge (FFBP), et les Principes pour l’investissement responsable (PRI). Nous préparons aussi la période des assemblées générales pour porter une voix engagée dans les entreprises où nous investissons.

Quel sera le devenir de la marque Aéma ?

Aéma groupe n’a pas vocation à devenir une marque commerciale. C’est le nom d’un groupe, avec un poids institutionnel. C’est important pour nous de préserver nos marques grand public, d’autant qu’elles sont complémentaires et que les sociétaires, adhérents et clients ont un fort sentiment d’appartenance vis-à-vis d’elles. Dans la philosophie du groupe, cette notion de marque est importante. Elle signifie que la force entrepreneuriale d’Aéma groupe reste proche du terrain et que l’identification culturelle des sociétaires, des adhérents, des clients et des salariés passe en premier lieu par Macif, Aésio mutuelle, Abeille assurances ou Ofi Invest. Ce qui n’empêche pas de renforcer et d’organiser le développement des synergies internes par les projets et les communautés métiers. Nous avons aussi lancé en septembre une plate-forme de mobilité au sein du groupe. N’importe quel salarié peut avoir une vision sur les offres d’emploi disponibles dans l’enseigne voisine.

Comment comptez-vous équilibrer l’activité IARD alors que la profession a pris des engagements anti-inflation pour 2023 ?

Nous tiendrons les engagements pris. L’évolution de nos tarifs sur les métiers grand public sera inférieure à l’inflation. Nos hausses de tarifs sont inférieures à la hausse des sinistralités, car c’est dans notre philosophie mutualiste de faire évoluer nos tarifs de façon très graduelle. Nous prendrons une partie des rééquilibrages techniques sur nos marges, en phase avec notre rôle d’amortisseur et d’accompagnateur. De plus, le fait d’être une entreprise non cotée nous permet de gérer ces situations dans le temps long.

Quelle est votre vision du risque sécheresse ?

Le régime Cat Nat est un régime de solidarité nationale, qui fonctionne très bien et que beaucoup de pays nous envient. Sur le risque sécheresse, le problème réside dans l’absence d’aléa pour les dix millions de maisons concernées de près ou de loin par ce péril. Pour autant, je pense qu’il y aurait un vrai risque à démanteler un système qui a fait ses preuves et qui permet d’organiser toute une chaîne de prévention du risque et de mobilisation des acteurs locaux. En définitive, le risque sécheresse pousse à s’interroger sur nos actions de prévention et sur les ressources financières allouées au régime Cat Nat. Nous militons pour des adaptations techniques et pour une augmentation du taux de contribution afin de garantir la pérennité du régime.

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