Hugues Salord, président du groupe SantéVet

« La Pet Tech pèse lourd en Europe mais reste mal identifiée »

Publié le 12 octobre 2023 à 9h00

Louis Guarino    Temps de lecture 4 minutes

Pour ses vingt ans, le groupe SantéVet lance l’observatoire de la Pet Tech. L’entreprise entend promouvoir des initiatives innovantes en matière de bien-être animal. Hugues Salord, son président, détaille la philosophie de ce nouvel observatoire qui vient consolider la stratégie digitale du groupe.

Qu’est ce qui a motivé le lancement de l’observatoire de la Pet Tech*  ?

Le groupe SantéVet est leader en assurance santé animale en France, Espagne et Belgique avec un volume d’affaires de 90 M€ réalisé en 2022. Au-delà de notre cœur de métier qui est de rembourser les frais vétérinaires, comment la technologie peut-elle permettre de nourrir la relation entre l’animal et son maître, autour de la notion de bien-être ? Issue des États-Unis en 2004, la Pet Tech fédère l’ensemble des acteurs innovants développant des solutions pour les animaux de compagnie. Notre implantation européenne est un atout pour observer l’écosystème de la Pet Tech, d’autant que certains acteurs viennent nous voir pour dialoguer. Ce secteur économique pèse très lourd en Europe avec plus de 4 Md€ de fonds levés depuis 2000 mais il n’est pas suffisamment identifié. Certains n’ont pas de visibilité sur le marché européen et pensent se lancer avec une solution innovante qui existe déjà par ailleurs. En réalité, les start-up qui démarrent n’ont pas accès à l’écosystème financier qui permet d’attirer des investisseurs privés au-delà des business angels.

Quelle est l’ambition de l’observatoire ?

Elle peut se résumer avec le tryptique : identifier les initiatives des sociétés innovantes, donner à connaître, et faire se rencontrer les acteurs de l’écosystème pet qui n’ont pas l’occasion de rencontrer leurs pairs. L’objectif des innovations est de faciliter la vie du propriétaire de l’animal avec des solutions en géolocalisation et en suivi médical, des mesures du rythme cardiaque et de la température de l’animal, une surveillance dans le cas du postopératoire. On peut ajouter les litières connectées pour chats qui mesurent le poids et recueillent l’urine dans le cadre d’un suivi médical. L’observatoire est une manière d’intéresser les investisseurs susceptibles de miser financièrement sur des start-up innovantes.

Quels sont les chiffres produits ?

Les données recensées par l’observatoire révèlent que la France est le champion européen de la Pet Tech avec 2,4 Md€ levés depuis 2000. L’observatoire recense 1 656 entreprises européennes dont 234 en France qui pèsent près de 35 000 emplois. Si on inclut les 27 États membres et la Grande-Bretagne, on comptabilise 200 entreprises en assurance santé animale. Dans un contexte de recul des investissements tous secteurs confondus, plus de 20 start-up européennes sont en 2023 à la recherche de fonds pour développer leurs solutions.

L’observatoire est-il en lien avec votre stratégie digitale ?

Notre fibre digitale restera toujours très humaine. Il faut garder le contact avec le client car notre service a une charge affective importante. Depuis une dizaine d’années, nous avons une application (SantéVet) qui facilite la gestion du contrat d’assurance santé. Nous construisons, autour de cette application, des solutions pour améliorer la vie du propriétaire de l’animal de compagnie. Le rachat de Digivet en 2019 s’inscrit dans cette logique avec Vetocom, éditeur de logiciels de gestion de cliniques vétérinaires, des solutions d’outils de communication en salle d’attente (Canopia) et des solutions de prises de rendez-vous en ligne avec Vetolib. Nous nous sommes fixé un objectif à l’horizon 2028 pour faire de la prise de rendez-vous en ligne un outil quotidien pour les propriétaires d’animaux. Il faut entrer dans nos logiciels vétérinaires et dans ceux de nos concurrents pour « implémenter » Vetolib, cela prendra du temps.

* www.pet-tech-observatory.com

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